« La jeunesse est le sourire de l’avenir devant un inconnu qui est lui-même » Victor Hugo Les Misérables

La transition se fera par les jeunes

La théorie U  d’Otto Scharmer ambitionne une approche systémique et complexe du monde. Une des dimensions de sa théorie du changement réside dans sa préconisation d’introduire dans tous les projets, trois variables clés :

• « les générations futures »,
• « les exclus du système » et
• « la planète ».

Quel que soit la nature du projet et sa déclinaison, les critères pour un plan de financement, la définition du cahiers des charges, un diagnostic à réaliser, une approche pédagogique pour l’accompagner, Otto Scharmer nous invite à intégrer ces trois éléments dans nos réflexions.

Leur introduction modifie de façon substantielle nos façons de penser et de faire advenir le monde. En matière de pédagogie, cette rencontre avec des jeunes produit une écoute du futur. Tout ce passe comme si instinctivement « les jeunes » sentaient le vent du monde et donnaient la direction à suivre.

Peut-être que ce moment de la vie où ils sont en croissance et en découverte de ce qui les entoure et les constitue devient un moment privilégié où ils captent plus que d’autres ce qui est en train d’advenir. Une alchimie génétique, hormonale et sociale les conduirait à sentir autrement que des adultes déjà gorgés d’expériences et de certitudes. 

Si la transition vient des « jeunes », alors la question est à quoi croient-ils ? Quels sont leurs regards sur le monde ?

Par commodité de langage je vais évoquer « les jeunes », tout en étant conscient qu’un terme aussi englobant est manifestement faux et trompeur tellement il recouvre des réalités différentes pour les moins de 30 ans, qu’il y a peu en commun selon les écarts de richesse, le milieu de vie (ville/campagne), la maîtrise de la langue et des codes sociaux dominant du pays.

Le propos est moins d’expertise sociologique et plus la recherche d’une ouverture entre ces « jeunes » et des chefs d’entreprise qui s’efforcent de les comprendre. Il est à noter que jeunes comme dirigeants ont fait l’expérience plus ou moins confortable de la crise Covid. Chacun, quel que soit son âge a été interpellé sur ce qui avait du sens dans sa vie, sur la façon dont il habitait le monde sur à quoi servait l’entreprise.

L’enquête réalisée au Canada, probablement transposable dans de nombreux pays occidentaux, a révélé la fragilité des jeunes en matière d’habitat et de ressources . S’ils n’ont pas été les seuls touchés, leurs conditions de vie, leurs ressources, leur santé, leur mode de vie a été affectée à tel point que des commentateurs ont parlé de « génération sacrifiée ». Plus encore que leurs situations individuelles c’est la question de la transition écologique qui vient au premier plan de leurs préoccupations.