Dans une église de l'est de Londres, Beautine Wester-Okiya se fraye un chemin parmi les cartons de vêtements et de jouets pour enfants, donnés pour les résidents du quartier étranglés par la crise du coût de la vie.
Cette infirmière gère depuis deux ans et demi une banque de dons "pour enfants et bébés" dans le quartier d'Hackney.
Et elle n'aurait jamais imaginé une pauvreté si extrême: "Je n'ai jamais rien vu de tel ici."
Les Britanniques se débattent depuis des mois avec une inflation jamais vue depuis des décennies. Soutenus d'abord par les factures d'énergie, les prix augmentent désormais dans tous les domaines, de la nourriture aux transports en passant par les loyers.
"Mon téléphone sonne en permanence", affirme Mme Wester-Okiya, originaire de Malaisie.
"Je vis ici depuis 40 ans et en tant qu'infirmière, je suis beaucoup en contact avec les familles. L'année dernière a été terrible et j'ai peur pour les trois mois qui arrivent".
La crise a mis encore plus sous pression les 2.500 banques alimentaires du pays, déjà bien connues des Britanniques les plus démunis, les poussant à proposer d'autres services comme des vêtements pour bébés et des aides pour demander des prestations sociales.
- Mères déprimées -
"Nous avons des mères suicidaires (...) des enfants qui ont à peine réussi à survivre la pandémie et qui se retrouvent pris dans cette terrible crise du coût de la vie", détaille Mme Wester-Okiya. "Des mères brisées, des foyers brisés, des familles brisées... Les mamans sont déprimées, les enfants pleurent tout le temps".