PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a déclaré mardi "assumer à fond" avoir reçu les dirigeants d'Uber lorsqu'il était ministre de l'Economie et des Finances, s'estimant "hyper fier" d'avoir contribué à la création d'emplois en France.
Le chef de l'Etat est sous le feu des oppositions depuis qu'une enquête du Monde et de ses partenaires du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a mis au jour des échanges entre Emmanuel Macron et la société américaine de VTC afin de faciliter son implantation en France.
On introduit une espèce d'ambiance qui consisterait à dire que voir des chefs d'entreprise, en particulier étrangers, ce serait mal. Mais je l'assume à fond et en vous regardant", a déclaré Emmanuel Macron en marge d'un déplacement à l'usine STMicroelectronics de Crolles (Isère). "Je le referais demain et après-demain."
"J'ai vu des chefs d'entreprise, l'horreur! Je les ai vus, ça a toujours été officiel, avec des collaborateurs. J'en suis fier. S'ils ont créé des emplois en France, je suis hyper fier de cela", a-t-il ajouté.
Avant de lancer, empruntant à Jacques Chirac une boutade qui lui fut prêtée : "Comme le dirait un de mes prédécesseurs, cela m'en touche une sans faire bouger l'autre".
Le gouvernement a été interpellé mardi à l'Assemblée sur ce que La France insoumise (LFI) présente comme un "Ubergate" lors de la première séance de questions d'actualité de la législature.
A Danielle Simonnet, députée Nupes-LFI, qui a qualifié Emmanuel Macron de "VRP en chef d'Uber", la ministre des PME, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme a répliqué que la nouvelle économie était source de croissance et d'emplois.
"Le ministre de l'Economie a fait son travail. Il a reçu Uber. Il a aussi reçu Netflix, AirbnB, Tesla, plus près de nous Doctolib", notamment, a dit Olivia Grégoire.
"Et pourquoi? Parce que ces acteurs sont au coeur de l'économie d'aujourd'hui, au coeur de l'économie du XXIe siècle. C'est là que se trouvent la croissance, les emplois", a-t-elle plaidé.
Le président de la République aujourd'hui, ministre de l'Economie hier, a pris toutes les mesures pour encourager l'arrivée (des plateformes) mais aussi la protection de nos consommateurs", a-t-elle ajouté.
Des voix s'élèvent à l'Assemblée pour la constitution d'une commission d'enquête.
A l'image du député communiste Sébastien Jumel, qui s'inquiète d'une "Uberrépublique". Une commission serait nécessaire pour enquêter "sur des faits qui révèleront un système", a-t-il dit à la presse.