Un porc venu du Canada capable de se cacher des humains et de détruire les cultures semble poser problème aux agriculteurs américains. Et aucune solution ne permettrait actuellement de limiter les dégâts causés par ce "super-porc".
Il est intelligent, résistant, furtif, et il serait en train d’envahir les États-Unis. Il s’agit d’un cochon, ou plutôt d’un super-cochon comme il est surnommé dans la presse anglo-saxonne. Une nouvelle espèce qui inquiète les agriculteurs du nord des États-Unis.
Le porc, un problème américain de longue date
L’invasion de porcs n’est pas un phénomène récent outre-Atlantique, comme le rappelle The Guardian qui raconte dans ses colonnes comment des populations de cochons ont été relâchées de manière anarchique à travers tout le pays. D’abord au XVIe siècle, lorsque l'explorateur espagnol Hernando De Soto a importé des porcs qui se sont reproduits à un rythme exponentiel, passant de 13 à 700 individus en quatre ans.
Puis lorsque les chasseurs américains les laissaient sur des terres inoccupées pour s’en servir de cibles, mais sans y prêter davantage attention. Résultat, à partir des années 1980, la population s’est mise à croître de manière incontrôlée jusqu’à atteindre 6 millions de porcs répartis dans 34 États !
Des porcs qui seraient notamment responsables de 1,5 milliard de dollars de dégâts chaque année. De l’autre côté de la frontière canadienne, à partir des années 1980, des éleveurs auraient, quant à eux, croisé des cochons domestiques avec des sangliers, ce qui aurait donné naissance à des bêtes énormes pesant jusqu’à 300 kilos, soit plus du double d’un cochon domestique ordinaire.
Le super-porc s’impose
Les éleveurs auraient alors été persuadés que ces bêtes, si jamais elles s’enfuyaient, ne survivraient pas dans le grand froid canadien. Mais c’était sans compter la ténacité de ces super-cochons, protégés de l’hiver glacial par leur épaisse couche de graisse, et capables de creuser des tunnels sous la neige pour s’abriter.
Des bêtes massives qui seraient capables de détruire les récoltes, mais qui pourraient également s’en prendre à d’autres animaux comme les dindons ou les faons. Ils se dit qu'ils pourraient également polluer l’eau, et potentiellement répandre des maladies comme la grippe porcine, qui peut contaminer l'Homme.
Interrogé par le Guardian, Ryan Brook de l’université de Saskatchewan au Canada, se dit défaitiste face à la situation : “Ils se sont tellement répandus qu’il n’y a plus d’espoir de les éradiquer. Ils ont emménagé et ils sont là pour y rester.” Le gouvernement canadien s’attelle désormais à maîtriser les dégâts en protégeant les propriétés, et les États-Unis s’y préparent.