Certains parlent de sabotage, d'autres de tirs de missiles ukrainiens. Plusieurs explosions se sont produites mardi 9 août près d'un aérodrome militaire russe, dans l'ouest de la Crimée. Mais pour l'armée russe, qui affirme que les explosions ont eu lieu dans un dépôt de munitions, le site visé n'a été la cible d'aucun tir ni de bombardement.
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Ce sont « plusieurs munitions destinées à l'aviation [qui] ont explosé dans un dépôt situé sur le territoire de l'aérodrome militaire de Saki, près de la localité de Novofiodorovka », précise l'armée russe dans un communiqué, sans toutefois préciser l'origine de ces explosions.
L'accident – c'est ce que sous-entend le Kremlin – a tout de même fait un mort et provoqué la fuite des touristes présents sur les plages environnantes. Cinq blessés, dont un enfant, ont été confirmés par le ministre de la Santé de la Crimée, Konstantin Skoroupski. Trente personnes ont été évacuées de Novofiodorovka, selon les autorités locales.
Les touristes ne sont pas en danger »
Mais la Russie tente de rassurer sa population. « Les touristes ne sont pas en danger. Nous vous demandons de garder le calme », a dit un député russe élu en Crimée, Alexeï Tcherniak. « Toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des infrastructures et de la population ont été prises », a déclaré pour sa part le dirigeant de la Crimée, Sergueï Aksionov.
Il faut dire qu'une attaque militaire de l'Ukraine que la Russie serait incapable de maîtriser serait embarrassante pour le Kremlin dans la zone ultra-touristique qu'est devenue la Crimée. Depuis l'annexion de ce territoire ukrainien par Moscou en 2014, ces côtes de la mer Noire, au visage méditerranéen, sont devenues un lieu de villégiature plébiscité par les vacanciers russes.
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En plus d'être un haut lieu du tourisme russe, la péninsule est militairement stratégique en pleine guerre. Le territoire est en première ligne de l'offensive militaire qui mène la Russie contre son voisin ukrainien depuis le 24 février. Des avions décollent quasi quotidiennement de Crimée pour frapper des cibles dans des régions sous le contrôle de Kiev et plusieurs zones de cette presqu'île sont situées dans la rayon d'action des canons et des drones ukrainiens.
Kiev ne dément pas
De son côté, Kiev n'a pas officiellement revendiqué d'attaque, mais n'a pas démenti non plus. Des allusions laissent d'ailleurs planer le doute. Mardi, dans son allocution nocturne quotidienne, le président ukrainien Vlodymyr Zelensky a régulièrement mentionné le destin de la Crimée, rappelant que « cette guerre russe contre l'Ukraine et contre toute l'Europe libre a commencé avec la Crimée et s'achèvera par la libération de la Crimée ».