après les inondations meurtrières
Un premier bilan a été dressé par les autorités, jeudi 11 août, après les inondations meurtrières qui ont touché le pays début août : 11 morts et plus de 5 047 personnes déplacées. Selon l’agence de gestion des crises gambienne, il s’agit des pires inondations depuis près d’un demi-siècle.
Sur la Tobacco Road, l’un des endroits les plus touchés par les inondations à Banjul, Mbayang Joof, mère de famille de 45 ans, montre la marque laissée par l’eau dans sa chambre, à 40 centimètres du sol : « Plus personne ne peut dormir ici parce que la maison a été inondée et que tous les lits étaient remplis d’eau, donc on a dû mettre des blocs au sol pour pouvoir mettre les matelas en hauteur pour qu’ils puissent au moins sécher. Mais depuis les inondations, plus personne ne dort là. »
Après une nuit les pieds dans l’eau, Mbayang et sa famille prennent refuge à l’école Saint-Augustine de Banjul. Là-bas, seuls les plus jeunes et quelques anciens restent, alors que les familles tentent de récupérer ce qu’elles peuvent dans leurs habitations. Au milieu des enfants, Demba Dibbah, doyen de 75 ans, raconte : « Des pluies comme celle-là, je n’en ai vu qu’une seule fois dans ma vie. C’était il y a très longtemps, en 1974. Depuis, je n’ai plus rien vu de pareil. Généralement, quand il pleut, l’eau s’écoule vers la rivière. »
Dans ce lycée de la capitale gambienne, les autorités et la Croix Rouge ont mis à disposition un grand matelas double pour chacune des 59 familles présentes, ainsi que de la nourriture et une aide médicale.
Mais, comme l’explique Ebrima Ceesay, le responsable de ce refuge, certaines personnes ne pourront pas rentrer chez elles : « C’est tellement dévastateur. Une femme vient de me dire qu’elle ne pensait pas pouvoir revenir dans son logement, parce que les murs sont tellement usés qu’ils pourraient s’écrouler. Ça demande beaucoup de stratégie et de réflexion de voir comment gérer d’une situation à l’autre. »
Selon les dernières estimations de la Croix Rouge en Gambie, près de 200 habitations ont été détruites lors de ces inondations, pour un total de plus de 1 600 foyers touchés. Dès la semaine prochaine, la Croix Rouge distribuera de l’argent aux sinistrés, des dédommagements allant de 5250 à 25.550 dalasis (100 à 500 euros environ), en fonction de la gravité du sinistre.