Exclue de la scène sportive internationale après l’invasion de l’Ukraine, Moscou cherche à organiser des compétitions sportives parallèles. Une posture plus qu’un réel futur, affirment les spécialistes.
Fin mars, quelques semaines après les Jeux olympiques d’hiver, pour voir la « crème » du patinage mondial, il fallait être à Saransk. La capitale de la république de Mordovie, en Russie, accueillait la deuxième édition de la Coupe Pervy Kanal de patinage artistique. A l’affiche, entre le 25 et le 27 mars : la championne olympique russe à Pékin, Anna Chtcherbakova, et la prodige Kamila Valieva (accusée de dopage durant la quinzaine chinoise).
L’événement, organisé par la fédération russe, est pourtant passé quasi inaperçu : dans le même temps, se disputaient, à Montpellier, les championnats du monde de la discipline (du 21 au 27 mars). La concomitance ne devait rien au hasard. Pour la Russie, il s’agissait de montrer qu’elle pouvait continuer à exister, en dépit de son exclusion des compétitions sportives, décidée par la majorité des fédérations internationales, après l’invasion de l’Ukraine.
« Un instrument de contrôle social »
Une semaine avant le rendez-vous de Saransk, Moscou avait organisé, en réaction à son éviction des Jeux paralympiques (du 4 au 13 mars), une compétition sportive à Khanty-Mansiysk (Sibérie occidentale), réunissant des para-athlètes de Biélorussie, d’Arménie, du Kazakhstan et du Tadjikistan. L’événement, dénommé « Nous sommes ensemble : sport », n’avait d’autre but, selon le ministre russe des sports, Oleg Matytsine, que de prouver aux Occidentaux que la Russie est « une puissance forte et autosuffisante ».