Le site d'Azovstal est-il sur le point de tomber ?
Les soldats ukrainiens retranchés dans les sous-sols de ce vaste complexe sidérurgique affirment qu'un assaut russe combiné d'artillerie, déployé de chars et débarquement par mer a été lancé.
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Guerre en Ukraine : le site d'Azovstal est-il sur le point de tomber ?Les soldats ukrainiens retranchés dans les sous-sols de ce vaste complexe sidérurgique affirment qu'un assaut russe combinant artillerie, déployé de chars et débarquement par mer a été lance. Le Kremlin a pourtant démenti, un peu plus tôt ce mercredi, toute offensive de ses soldats sur le vaste site industriel. REUTERS/Alexander ErmochenkoPar Félix d'Orso Le 4 mai 2022 à 16h58, modifié le 4 mai 2022 à 21h26
Les violents combats ont fait rage dans l'immense aciérie Azovstal ce mercredi, selon des responsables ukrainiens. Le contact avec les combattants retranchés, un temps coupé, a été « rétabli », a confirmé en fin de journée sur BFMTV un député de Marioupol -où se situe le complexe industriel assiégé par les forces russes-, réfugié à Kiev. « Il y a des combats à l'intérieur » du bâtiment, at-il indiqué, alors que Moscou a assuré ne pas mener d'assaut.
Selon lui, les soldats russes sont donc bel et bien passés à l'offensive malgré les déments du Kremlin. « L'artillerie lourde, les chars (et) l'aviation » sont à l'œuvre dans cette offensive, ainsi que « des navires qui se sont approchés » des côtes, le territoire d'Azovstal se trouvant le long de la mer d 'Azov, également assuré le maire de Marioupol.
« L'élément nouveau, c'est cette attaque par la mer qui, si elle est avérée, signifierait qu'il existerait une faille sur la partie de l'usine longeant la côte », analyse le général Dominique Trinquand pour le Parisien.
« Nos gars sont courageux et défendent la forteresse, mais c'est vraiment difficile », a reconnu le maire de Marioupol à la télévision ukrainienne, estimant qu'« en ayant retenu l'ennemi » pendant des semaines, les derniers combattants retranchés dans les souterrains de l'immense complexe métallurgique d'Azovstal, de près de 12 km2 (plus que le XVe arrondissement parisien) « avaient permis de gagner du temps ».
L'annonce de cet assaut intervient alors que Vladimir Poutine avait jusqu'à présent écarté cette option par crainte d'essuyer de lourdes pertes, se contentant d'ordonner à ses troupes d'assiéger la zone « de sorte que pas une mouche ne passe ». « Les Russes n'ont aucun intérêt à lancer l'offensive car si les Ukrainiens fournissent encore suffisamment de munitions, les troupes de Poutine essuieront de lourdes pertes », confirme le général Trinquand. Mais il est possible, selon lui, que le maître du Kremlin ait décidé d'accélérer les opérations afin d'obtenir la prise totale de Marioupol avant les commémorations du 9 mai, jour de la victoire de l'URSS sur l'Allemagne nazie.