« Je rêvais d'avoir cette photo-là, un bras en l'air en regardant le ciel » - Hugo Houle
Coup d'éclat au Tour de France. Hugo Houle est entré dans l'histoire en signant une victoire d'étape, une grande première par un cycliste québécois. Un exploit inédit, certes, mais qui ne rime pas nécessairement avec accomplissement personnel. Son succès est également celui de son frère Pierrik Houle.
Le vainqueur de la 16e manche de la Grande Boucle, la première de trois dans les Pyrénées, n'avait pas encore franchi la ligne d'arrivée et confirmé son triomphe que déjà il rendait hommage à son frangin, qui n'est plus de ce monde depuis 2012.
Je rêvais d'avoir cette photo-là, un bras en l'air en regardant le ciel et en pensant à mon frère. Ouf, une journée de fou. Des émotions incroyables. C'est pour ça qu'on fait autant de sacrifices pendant autant d'années pour aujourd'hui récolter ce petit brin de bonheur», poursuit Hugo Houle.
Il y a une dizaine d'années, Pierrik Houle a perdu la vie en pratiquant la course à pied. Un long deuil qu'il transporte encore aujourd'hui s'est amorcé pour Hugo Houle.
Il a été renversé par un automobiliste qui s'est enfui, c'était dans notre village, et le chauffeur s'est enfui sans s'occuper de mon frère. C'est moi qui l'ai trouvé. Quand j'ai pris sa main, je me suis rendu compte qu'il était mort. La police a ensuite trouvé le chauffard. Je dois dire que l'équipe AG2R-La Mondiale, qui m'avait accueilli, a été incroyable. On m'a laissé le temps de revenir, ça m'a pris plusieurs années. Si je suis là où j'en suis, c'est grâce à eux», explique l'athlète de Sainte-Perpétue.
Mon frère avait trois ans de moins que moi. On a fait du vélo ensemble, de la piste, on s'est entraînés aussi pour le triathlon. Il était plus rapide que moi, c'était un sujet de blagues entre nous. Quand je l'ai perdu, j'ai continué à courir pour lui. Ma motivation a été de gagner pour lui», renchérit le coureur d'Israel-Premier Tech.
Quand la course a pris fin, on était bien content et très émotifs parce qu'on sait pourquoi Hugo a fait tant de sacrifices. Là, il a atteint son rêve, son objectif», indique sa mère Diane Allard, émue par cette réussite.