Les événements se précipitent à la Banque centrale européenne (BCE). Il y a six mois, l’inflation était encore présentée comme transitoire, avec un pic attendu au printemps. Depuis la guerre en Ukraine, elle est considérée comme plus forte que prévu et une « normalisation » de la politique monétaire a été lancée, mais aucune hausse du taux d’intérêt n’était attendue avant l’automne. Mercredi 11 mai, Christine Lagarde a changé de braquet, laissant clairement entendre que la première augmentation devrait avoir lieu dès juillet.
Dans un discours à Ljubljana, en Slovénie, la présidente de la BCE a dévoilé un coin du voile sur son calendrier. Depuis des mois, elle répète la séquence : la banque centrale va d’abord arrêter son intervention sur les marchés au troisième trimestre, puis, « quelque temps après » (« some time after »), le taux d’intérêt sera augmenté. Que veut dire exactement « quelque temps après » ? Pour la première fois, mercredi, Mme Lagarde a répondu : « Je veux clairement dire qu’il peut s’agir d’une période de seulement quelques semaines. » Sachant que la première rencontre du Conseil des gouverneurs au troisième trimestre se déroule le 21 juillet, la date semble désormais presque certaine. « Pour résumer le discours de Lagarde : hausse des taux le 21 juillet », estime sur Twitter Carsten Brzeski, le chef économiste pour l’Allemagne d’ING, une banque néerlandaise.
Cette décision marquera un profond tournant. La dernière fois que la BCE a augmenté son taux de dépôt remonte à 2011. Depuis 2014, celui-ci était passé en territoire négatif, atteignant progressivement le niveau actuel de – 0,5 % en septembre 2019.