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la production de pétrole ne rime pas

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Au Congo-Brazzaville, la production de pétrole ne rime pas avec l’électrification des villages

Dans la région de Pointe-Noire, des localités sont plongées dans l’obscurité malgré la proximité des torchères, des pipelines, des centrales et des lignes haute tension.

Un oléoduc s’étire juste derrière les maisons, une ligne haute tension passe au-dessus des habitations, une torchère brûle en permanence… Mais les villages de la région pétrolière de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, vivent dans le noir, faute d’être raccordés à l’électricité.

« J’ai 68 ans et je vis toujours dans l’obscurité. » Florent Makosso rumine sa colère, installé sur une chaise longue au pied d’un bananier géant à Tchicanou, une bourgade à 40 km de Pointe-Noire, dans le sud du pays. Tchicanou, qui signifie « bravoure » en vili, la langue du terroir, s’étend de part et d’autre de la Nationale 1, qu’elle surplombe en partie. Le village, plongé dans le feuillage d’arbres fruitiers, compte un peu plus de 700 habitants.

Derrière des maisons essentiellement construites en planches se trouvent de petits buissons qui les séparent de pipelines de transport de produits pétroliers, alimentés par des centrales électriques. Des câbles électriques souterrains sont visibles en certains endroits. Près de là, une ligne haute tension passe au-dessus d’un autre village, Bondi. 

Mais l’électricité n’arrive pas dans les deux localités, qui ne sont pas mieux desservies que les bourgs les plus reculés de l’intérieur du pays. La seule lumière à laquelle leurs habitants sont habitués, 24 heures sur 24, c’est la flamme d’une torchère, symbole de l’exploitation du gaz qui alimente la plus grande centrale électrique du Congo, d’une capacité de 487 mégawatts.

« C’est un calvaire que nous vivons ici. On ne peut même pas regarder la télévision. Nous sommes obligés d’acheter des groupes électrogènes qui coûtent très cher. Et pour les alimenter, ce n’est pas une mince affaire », se désole Florent Makosso, qui n’a pas non plus la possibilité de conserver au froid des aliments. « Nos téléviseurs et autres appareils électroménagers sont des objets d’ornement », ajoute-t-il.

« C’est une injustice » 

« Tchicanou est pourtant un village bien positionné. Mais le gaz torché ici sert seulement à polluer et à nous provoquer des maladies », déplore pour sa part Flodem Tchicaya, un autre habitant de Tchicanou. « Le courant ! Au lieu que ça commence par la base pour aller au sommet, il commence par le sommet et la base n’a rien. C’est une injustice », tempête Roger Dimina, 57 ans, faisant allusion aux plateformes pétrolières qui sont alimentées par le courant pendant que l’éclairage public et domestique manque dans les villages

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Au Congo-Brazzaville, la production de pétrole ne rime pas avec l’électrification des villages

Dans la région de Pointe-Noire, des localités sont plongées dans l’obscurité malgré la proximité des torchères, des pipelines, des centrales et des lignes haute tension.

Un oléoduc s’étire juste derrière les maisons, une ligne haute tension passe au-dessus des habitations, une torchère brûle en permanence… Mais les villages de la région pétrolière de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, vivent dans le noir, faute d’être raccordés à l’électricité.

« J’ai 68 ans et je vis toujours dans l’obscurité. » Florent Makosso rumine sa colère, installé sur une chaise longue au pied d’un bananier géant à Tchicanou, une bourgade à 40 km de Pointe-Noire, dans le sud du pays. Tchicanou, qui signifie « bravoure » en vili, la langue du terroir, s’étend de part et d’autre de la Nationale 1, qu’elle surplombe en partie. Le village, plongé dans le feuillage d’arbres fruitiers, compte un peu plus de 700 habitants.

Derrière des maisons essentiellement construites en planches se trouvent de petits buissons qui les séparent de pipelines de transport de produits pétroliers, alimentés par des centrales électriques. Des câbles électriques souterrains sont visibles en certains endroits. Près de là, une ligne haute tension passe au-dessus d’un autre village, Bondi. 

Mais l’électricité n’arrive pas dans les deux localités, qui ne sont pas mieux desservies que les bourgs les plus reculés de l’intérieur du pays. La seule lumière à laquelle leurs habitants sont habitués, 24 heures sur 24, c’est la flamme d’une torchère, symbole de l’exploitation du gaz qui alimente la plus grande centrale électrique du Congo, d’une capacité de 487 mégawatts.

« C’est un calvaire que nous vivons ici. On ne peut même pas regarder la télévision. Nous sommes obligés d’acheter des groupes électrogènes qui coûtent très cher. Et pour les alimenter, ce n’est pas une mince affaire », se désole Florent Makosso, qui n’a pas non plus la possibilité de conserver au froid des aliments. « Nos téléviseurs et autres appareils électroménagers sont des objets d’ornement », ajoute-t-il.

« C’est une injustice » 

« Tchicanou est pourtant un village bien positionné. Mais le gaz torché ici sert seulement à polluer et à nous provoquer des maladies », déplore pour sa part Flodem Tchicaya, un autre habitant de Tchicanou. « Le courant ! Au lieu que ça commence par la base pour aller au sommet, il commence par le sommet et la base n’a rien. C’est une injustice », tempête Roger Dimina, 57 ans, faisant allusion aux plateformes pétrolières qui sont alimentées par le courant pendant que l’éclairage public et domestique manque dans les villages

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