Le président ouzbek, Shavkat Mirziyoyev, a affirmé, dimanche 3 juillet, que les récentes manifestations antigouvernementales dans la république autonome du Karakalpakistan, située dans le nord-ouest du pays, avaient fait des « victimes ».
« Malheureusement, il y a des victimes chez les civils et chez les forces de l’ordre », a-t-il déclaré, lors d’un discours depuis la région du Karakalpakistan. Il n’a pas précisé le nombre des victimes ni confirmé s’il s’agissait de morts ou de blessés.
Deux habitants de Noukous, la capitale du Karakalpakstan, ont affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) qu’un petit groupe tentant de protester samedi soir, pour la seconde nuit consécutive, avait été dispersé par les forces de l’ordre. Selon ces témoins, qui ont requis l’anonymat, la police semble avoir fait usage de gaz lacrymogènes et grenades fumigènes.
Noukous semblait calme, dimanche matin, et était quadrillée par les forces de l’ordre, ont déclaré des témoins à l’AFP.
Opposition violemment réprimée
L’Ouzbékistan, un pays où l’opposition est violemment réprimée, a décrété, samedi, l’état d’urgence pour un mois au Karakalpakistan, secoué vendredi par une rare manifestation antigouvernementale qui a poussé le président Shavkat Mirziyoyev à renoncer à un projet d’amendement constitutionnel. Cet amendement aurait amoindri le degré d’autonomie de la république peuplée de deux millions de personnes, l’une des plus pauvres du pays.
Arrivé au pouvoir en 2016 à la mort de son prédécesseur, l’impitoyable Islam Karimov, Shavkat Mirziyoyev a mené d’importantes réformes économiques et sociales. Réélu l’année dernière, il est désormais accusé de faire prendre un nouveau tour autoritaire au pays. Avec la révision de la Constitution projetée, le mandat présidentiel passerait de cinq à sept ans, au profit de l’actuel chef de l’Etat.
En 2005, des centaines de civils ouzbeks avaient été tués dans la ville d’Andijan (dans l’est du pays), lors de la répression d’un mouvement de contestation.