Les premières images du télescope spatial James Webb ont tenu toutes leurs promesses, en émerveillant le grand public et la communauté scientifique par leur beauté et leur niveau de détail inégalé. Mais que montrent-elles exactement, et qu'espère-t-on en apprendre?
Nébuleuse de l'anneau austral -
L'un des objectifs de James Webb est d'étudier la formation et le cycle de vie des étoiles, et pour cela, les nébuleuses, de gigantesques nuages de gaz et de poussières, sont une cible de choix.
La nébuleuse de l'anneau austral entoure elle une étoile mourante. Elle est située à environ 2.000 années-lumière, dans notre galaxie, la Voie lactée.
"A la fin de sa vie, à chaque pulsation, cette étoile a expulsé une partie de sa matière", a expliqué à l'AFP Pierre Ferruit, co-responsable scientifique du télescope pour l'Agence spatiale européenne (ESA). "Et ce qui reste au centre, c'est le coeur de cette étoile, qu'on appelle une naine blanche: une étoile très petite, très chaude."
Les anneaux orange tout autour représentent le gaz qui a été éjecté par cette étoile centrale. De nouvelles étoiles pourraient en naître.
Une autre image de cette même nébuleuse, prise par James Webb dans une autre longueur d'onde, a révélé pour la première fois clairement une seconde étoile en son centre.
- Nébuleuse de la Carène -
Toujours dans la Voie lactée, la nébuleuse de la Carène est une gigantesque région de formation d'étoiles, située à environ 7.600 années-lumière.
L'image est composée d'"une zone en haut qui contient très peu de gaz et de poussière, et une en bas avec ces structures de poussière époustouflantes", a commenté Pierre Ferruit. Certaines étoiles "très rouges" sont également visibles, "qui sont en fait au coeur de la poussière".
Le cliché révèle des centaines d'étoiles n'ayant jamais été vues auparavant, mais aussi des galaxies en arrière-plan, et des structures encore inconnues.
La couleur orangée provient des hydrocarbures, de très grosses molécules, a expliqué Klaus Pontoppidan, responsable scientifique pour James Webb. "Cela pourrait être la façon pour l'Univers de transporter le carbone (...) vers des planètes habitables".