L'ONU a exhorté jeudi la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers en Turquie, qui sont au point mort, en s'appuyant sur les contacts pris pour les opérations d'évacuation à Marioupol.
Les opérations d'évacuation de civils menées conjointement par le CICR et l'ONU, mais aussi la reddition de combattants d'Azovstal ces derniers jours «n'auraient pas pu avoir lieu bien sûr sans la coopération entre les autorités de la Fédération russe et de l'Ukraine», a déclaré le responsable de l'ONU pour les situations d'urgence, Martin Griffiths lors d'un point de presse à Genève.
«J'aime à croire que le fait que cette coopération a fonctionné relativement bien, en tout cas beaucoup mieux que les semaines précédentes, est quelque chose sur quoi on peut bâtir», a-t-il dit.
«Nous devons insister sur la vertu du dialogue pour mettre fin à cette guerre», a-t-il souligné, appelant de ses vœux la reprise des discussions qui se sont tenues sous l'égide de la Turquie entre diplomates ukrainiens et russes.
«Il nous faut retourner « à la table de négociation, a insisté M. Griffiths.
La Turquie a accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties et le président turc Recep Tayyip Erdogan veut désormais un sommet entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky.
Martin Griffiths, qui revient d'une visite dans la Corne de l'Afrique où des sécheresses consécutives ont précipité des millions de gens dans une pauvreté extrême et au bord de la famine, a aussi insisté sur la nécessité de laisser l'Ukraine exporter ses céréales.
Les ports ukrainiens sont sous blocus russe et la Russie pour sa part ne peut exporter ses engrais pour cause de sanctions internationales.
Deux éléments qui contribuent fortement à la flambée des prix de la nourriture, a rappelé M. Griffiths.
Il faut que ces exportations «se fassent et se fassent vite parce qu’en Ukraine les silos sont pleins de la récolte précédente et la prochaine approche», a mis en garde le responsable onusien. «Il faut qu'ils mettent leurs céréales quelque part et nous nous devons amener ces céréales dans les pays qui en ont besoin», a-t-il insisté.«Il faut que la guerre en Ukraine soit résolue pour plein de raisons, mais deux d'entre elles sont importantes: c'est que nous avons besoin de ces récoltes et il faut qu'elles soient plantées et le monde a besoin de paix en Ukraine tout comme le peuple ukrainien la mérite», a souligné M. Griffiths.