Le grand jour approche pour le France féminin. Treize ans après la dernière édition de la Grande Boucle féminine internationale, le Tour de France féminin s'apprête à renaître de ses cendres. Le 24 juillet, alors que leurs homologues masculins en termineront sur les Champs-Élysées avec la 109e Grande Boucle, les coureuses s'élanceront de Paris pour huit jours de course. Une durée réduite mais logique aux yeux de Marion Rousse, la directrice de ce Tour au féminin.
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« Sportivement parlant, les filles seraient capables de tenir trois semaines. Le Giro Donne est d'ailleurs un peu plus long que le Tour de France et compte déjà dix étapes. Cependant, il faut comparer ce qui est comparable et ce n'est pas le cas quand on se mesure à ce qui se fait chez les hommes, a-t-elle confié, ajoutant: « L'écosystème du cyclisme féminin reste faible. Il ne faut donc pas voir trop grand. On veut être encore là dans 100 ans. Donc on veut commencer par huit jours. Cependant, cette longue semaine s'effectuera dans les mêmes conditions que les hommes, avec la caravane sur toutes les étapes, des hébergements dans les mêmes conditions qu'eux. Et on ne ferme pas la porte à une durée plus longue du Tour de France Femmes dans le futur. »
Pas une course secondaire
Ce grand retour du Tour de France offrira une vitrine à nulle autre pareil au cyclisme féminin, ce dont se réjouit la Nordiste. « Il n'y a pas de mots sur l'impact que peut avoir ce Tour de France pour le cyclisme féminin. Que ce soit chez les hommes ou désormais chez les femmes, l'impact de cette course va bien au-delà du sport, a-t-elle expliqué. Le milieu du cyclisme se féminise peu à peu. Personnellement, je suis fière à l'idée que des petites filles seront sur le bord de la route au mois de juillet pour apercevoir le Tour. Elles vont enfin pouvoir s'identifier à des championnes, a-t-elle confié. Moi, quand j'allais voir les étapes du Tour et que je m'entraînais le soir en refaisant la course, je m'identifiais à Robbie McEwen. Elles, elles auront enfin des modèles féminins. »
Certains ne sont pourtant pas convaincus par l’initiative d’ASO. Ils y voient en effet un exemple éclatant de féminismwashing" (un féminisme d'opportunisme). Une critique que ne comprend pas l’ancienne championne de France. « Je voudrais leur faire remarquer que la structure organisatrice, ASO, n'en n'est pas à son coup d'essai en matière de cyclisme féminin. Cela fait un moment qu'il le promeut : Tour du Qatar, Liège-Bastogne-Liège, la Flèche Wallone et désormais Paris-Roubaix. Nous sommes dans une continuité, a-t-elle soutenu. J'étais attentive à ça quand on m'a offert le poste. Je voulais que cette une course soit l'égale des hommes et pas une course secondaire. Christian Prudhomme, le directeur de la Grande Boucle masculine, est tout aussi impliqué dans le bon déroulé du Tour féminin. On veut que le Tour de France soit notre grand frère et devenir une véritable 4e semaine du Tour. »