À l’heure du remaniement, Élisabeth Borne dispose d’un luxe : la certitude, denrée rare en ces temps mouvants, qu’il lui faut remplacer quatre ministres de son gouvernement. C’est peut-être la seule constante de l’équation… Vendredi soir, « rien n’a[vait] été acté », confie une macroniste au fait des discussions. Et ce, malgré plusieurs heures d’échanges entre la locataire de Matignon et Emmanuel Macron sur la feuille de route et la composition du gouvernement. Réflexions, pourparlers, vérifications auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique rythment donc ce week-end avant des annonces, peut-être dès lundi matin. « Le Président veut accélérer », assure-t-on dans son entourage. Et enfin lancer son second quinquennat, encalminé depuis les élections législatives du 19 juin.
Ce lundi, probablement dans l’après-midi, devrait se tenir un Conseil des ministres, avant un second, peut-être jeudi, pour présenter les textes sur le pouvoir d’achat des Français. Emmanuel Macron pourrait aussi recevoir cette semaine les députés de la majorité. Un Conseil des ministres demain serait le premier depuis le 14 juin. Et une urgence : plusieurs ordonnances, notamment sur le Code pénitentiaire, doivent être validées avant le 4 juillet. Comme un symptôme du flottement qui règne au sein de l’exécutif… D’autant que personne n’exclut non plus la possibilité que le remaniement ait lieu mardi matin. Un créneau aux airs de date limite, puisque le lendemain est prévue au Parlement la déclaration de politique générale d’Élisabeth Borne. D’ici là, la Première ministre devra aussi avoir pris la décision de se soumettre à un vote de confiance ou non.
Le ministre de la Santé convoqué mardi à l'Assemblée
Un Conseil des ministres lundi permettrait aussi de présenter le projet de loi sanitaire que la commission des lois du Palais-Bourbon compte examiner dès cette semaine. L’instance a même déjà convoqué le ministre de la Santé pour mardi… bien que son identité soit toujours inconnue. Car la titulaire du poste, Brigitte Bourguignon, battue aux législatives, va quitter le gouvernement, comme ses consœurs Amélie de Montchalin (Transition écologique et Cohésion des territoires), et Justine Benin (Mer).Il faut aussi un successeur à Yaël Braun-Pivet (Outre-Mer), partie à la présidence de l’Assemblée nationale. Quatre femmes : un critère de plus à prendre en compte pour garantir la parité gouvernementale à l’heure de les remplacer. Ou de consolider l’équipe, puisque des nominations sont attendues à l’Industrie, au Numérique, au Logement, à la Politique de la ville, au Tourisme, aux Transports…