L’Algérie a appelé, lundi 5 septembre en recevant l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, à des « négociations directes » entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario, dont elle est le principal soutien.
Selon un communiqué du ministère des affaires étrangères, le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, a discuté avec l’envoyé onusien Staffan de Mistura des « perspectives de consolider les efforts de l’ONU en vue d’une reprise des négociations directes entre les deux parties du conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, pour parvenir à un règlement politique équitable et pérenne ».
M. Lamamra a ainsi réitéré la position de son pays rejetant la formule des « tables rondes » o
Le chef du Polisario reçu par Kaïs Saïed
La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose depuis des décennies le Maroc au Polisario, soutenu par Alger. Rabat, qui contrôle près de 80 % de ce territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le-feu mais jamais concrétisé.
L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021 en raison de profonds désaccords sur le Sahara occidental et du rapprochement sécuritaire entre Rabat et Israël. M. de Mistura, qui effectue sa deuxième tournée régionale depuis sa nomination en novembre 2021, s’était entretenu dimanche avec le chef du Polisario, Brahim Ghali, à Tindouf, en Algérie.
rganisées à Genève en 2019 suivant une résolution de l’ONU et censées réunir le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. Alger juge ce format quadripartite « contre-productif ». Le Maroc prône pour sa part la reprise de ces tables rondes pour parvenir à une solution « basée exclusivement sur l’initiative marocaine d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale du royaume ».
Les frictions diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc autour du Sahara occidental débordent régulièrement hors du cadre bilatéral pour affecter leurs relations avec d’autres pays en fonction de leur position sur cette question. Ainsi, la visite de M. de Mistura survient en pleine crise diplomatique entre le Maroc et la Tunisie après que le président tunisien, Kaïs Saïed, a reçu fin août M. Ghali à l’occasion d’un sommet économique Japon-Afrique à Tunis.
Le Monde avec AFP