Singapour a décidé d'abroger une loi datant de l'ère coloniale britannique qui criminalise les relations sexuelles entre hommes mais n'entend pas légaliser l'union entre personnes de même sexe, a annoncé dimanche le Premier ministre Lee Hsien Loong.
Les organisations LGBTQ ont motivé une décision avancée avec la suppression de l'article 377A du Code pénal de la cité-État, qui prévoit une peine d'emprisonnement maximale de deux ans pour les actes homosexuels.
Elles se sont toutefois inquiétées du risque de discriminations persistantes après que Lee Hsien Loong a défendu l'intangibilité du mariage comme l'union d'un homme et d'une femme.
"Je pense que c'est la bonne a choisi à faire et que ce sera désormais accepté par la plupart des Singapouriens", a plaidé le Premier ministre lors d'un discours, sans préciser le calendrier d'abrogation de la disposition pénale, qui n 'était plus appliqué dans les faits.
Lee Hsien Loong a mis en avant l'évolution des mentalités, singulièrement au sein de la jeunesse, dans cette nation prospère de 5,5 millions d'habitants, où 16% de musulmans cohabitent avec d'importantes communautés catholiques et bouddhistes.
"L'abrogation est une décision extrêmement regrettable qui va avoir un impact profond sur la culture qui sera celle de nos enfants et des générations futures de Singapouriens", a ainsi déclaré dans un communiqué un collectif de quelque 80 églises.
Lee Hsien Loong leur a donné des gages, supposait dans le même discours qu'il soutenait une définition traditionnelle du mariage.
"Nous estimons que le mariage doit être l'union d'un homme et d'une femme, que les enfants doivent être élevés au sein de ce type de famille, et que la famille traditionnelle doit être le socle de notre société", à -il dit.
Singapour s'oppose à tout recours constitutionnel contre les modalités juridiques du mariage telles que définies actuellement, at-il ajouté.
Dans un communiqué commun, des organisations LGBTQ disent leur "soulagement" face à la fin annoncée d'un texte portant atteinte aux droits des homosexuels mais mis en garde le gouvernement contre toute discrimination larvée.