Bientôt personne non grata, les Russes lambda ? Ce mercredi 31 août, l'Union européenne a décidé de retirer un accord, signé avant la guerre, qui permettait aux Russes d'obtenir un visa de manière accélérée. "Cela réduira considérablement le nombre de nouveaux visas délivrés par les Etats membres de l'UE", a indiqué Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne. L'idée de fermer la porte aux Russes déchirait jusqu'à présent les Etats membres, entre la nécessité de punir la guerre en Ukraine et celles de ne pas reformer des blocs hermétiques, comme au temps de la guerre froide.
L'Union européenne détricote, sans interdire. Cette décision marque le retour de la procédure classique d'obtention d'un visa pour l'espace Schengen (22 Etats de l'UE, plus Norvège, Islande, Suisse et Liechtenstein). Celle-ci est plus longue, et plus coûteuse. Après le déclenchement du conflit, l'accord de facilitation avait déjà été partiellement suspendu par l'UE pour certains citoyens russes liés au régime (délégations officielles, détenteurs de passeports diplomatiques, chefs d'entreprise...), mais les autres continuaient d'en bénéficier.
De quoi mettre des bâtons dans les roues des touristes russes, alors que l'Union européenne affirme avoir constaté "une augmentation substantielle des passages frontaliers de la Russie vers les Etats voisins, (...)", présentant "un risque pour la sécurité". Les 26 pays de l'espace Schengen ont reçu en 2021 trois millions de demandes de visas de court séjour toutes catégories confondues (tourisme, études, voyages d'affaires...). Parmi ces visiteurs, les Russes étaient les plus nombreux, avec 536 000 demandes. Il risque d'y avoir la queue.