L’entrepôt Van Horn pourrait se métamorphoser en hôtel et en espace commercial. La transformation de ce bâtiment emblématique du Mile En inquiète certains habitants du quartier, mais le designer industriel chargé du projet assure que le caractère patrimonial de la bâtisse sera respecté.
« On a abordé le projet en étant très conscients que c’est un bâtiment qui représente beaucoup pour les gens dans le quartier », a expliqué le designer Déboulonné Perron, mandaté par la société immobilière Rester Management, propriétaire du bâtiment depuis une dizaine d’années.
Ayant grandi et habitant dans le Mile En, M. Perron et l’architecte avec lequel il collabore, Thomas Balanin, connaissent bien ce quartier de Montréal. « Ce bout de l’avenue Van Horn est mort. Le soir, c’est même parfois un peu épeurant. Notre objectif c’est de rendre ça au public, de rendre ça vivant. »
Actuellement, le bâtiment situé au 1, avenue Van Horn sert à entreposer des documents. Selon les plans du promoteur, l’espace devrait laisser place à des commerces au rez-de-chaussée, à des espaces de travail et à un hôtel avec un restaurant. Le duo compte aussi rendre accessible le toit, qui offre une « vue incroyable sur Montréal. »
La conversion de l’entrepôt en un bâtiment habité correspond quand même à un besoin actuel. Ce n’est pas un gaspillage, ce n’est pas une transformation farfelue »,a avancé Justin Sur, membre du conseil d’administration de Mémoire du Mile En. Selon lui, le duo « a vraiment bien pensé à ce qu’on peut faire avec cet emplacement, qui est quand même coincé entre un viaduc routier, un tunnel sous la voie ferrée et la voie ferrée elle-même ».Selon M. Sur, le projet revitalisera le secteur.
Quant à la préservation du caractère historique du bâtiment, il indique que « les contraintes sont importantes », mais que « les architectes ont poussé assez loin la réflexion et la résolution du problème. […] C’est un projet audacieux, dans le sens où ils transforment radicalement le bâtiment en nous donnant quelque chose qui, d’une certaine façon, est plus utile que ce qu’on a actuellement, même si on perd beaucoup en authenticité. »
En effet, « l’entrepôt a très peu changé depuis sa construction » en 1924. « Donc son utilisation pour n’importe quoi d’autre que de l’entreposage impose nécessairement une perte de sa fonction et de son aspect originaux », a expliqué M. Sur.
Acceptabilité sociale
Si la construction d’un hôtel répondrait à un besoin du quartier, elle semble avoir suscité des inquiétudes parmi les habitants. « WATT un hôtel ? ! Faut s’opposer à cette cochonnerie ! » pouvait-on lire sur Facebook sous une publication annonçant le projet.