L’équipe de la rubrique Musiques vous propose une sélection d’albums, publiés en avril et qui ont été appréciés et chroniqués dans nos pages. Dans l’ordre de commercialisation : le premier opus de Rhian Teasdale et Hester Chambers, soit le duo Wet Leg ; un recueil de concerts de Frank Zappa et The Mothers of Invention en 1971 ; une anthologie du chanteur et auteur-compositeur argentin Melingo ; le quatrième album solo du rockeur américain Jack White ; le premier opus solo du chanteur et multi-instrumentiste Daniel Rossen ; le deuxième volume de l’évocation de femmes dans l’œuvre de Duke Ellington par le Duke Orchestra mené par Laurent Mignard ; le cinquième album de la chanteuse et compositrice Marjolaine Reymond.
L’été 2021, un premier single, Chaise longue, donnait envie de croire à la faculté du rock indé d’écrire encore des tubes (façon Cannonball des Breeders ou Take Me Out de Franz Ferdinand) ; et à l’avenir possible de Wet Leg, groupe inconnu mené par deux natives de l’île de Wight, Rhian Teasdale, 28 ans, et Hester Chambers, 27 ans… Cela en à peine plus de trois minutes, propulsées par une intro de basse minimaliste, un chant pince-sans-rire vantant les mérites de la flemme sur fond de riffs bondissants.
Une belle surprise confirmée ensuite par une salve régulière de morceaux excitants et de clips excentriques (Angelica, Ur Mum, Oh No, Too Late Now…) réaffirmant le potentiel phénomène, crédibilisé par un premier album, Wet Leg, frétillant d’énergie malicieuse, efficacement valorisée par la production de Dan Carey (Fontaines D.C., Black Midi, Squid…).
Pimentées d’insolence, d’humour absurde, de double sens érotique, voire de sexualité très explicite, ces miniatures frénétiques ressemblent à de dernières danses d’ados délurées entrant à reculons dans l’âge adulte. Avec ce que cela comporte de désillusions, évoquées dans quelques mélodies plus introspectives et mélancoliques (Loving You, Piece of Shit ou I Don’t Wanna Go Out et sa guitare empruntée à The Man Who Sold The World de David Bowie). Ancien hebdomadaire de référence du rock britannique, désormais exclusivement numérique, le NME n’avait pas tort de titrer à propos de ce premier disque : « Un classique instantané qui justifie la hype. » Stéphane Davet
Un CD Domino/Sony Music (sortie le 8 avril).
« The Mothers 1971 », de Frank Zappa and The Mothers of InventionVisuel du coffret « The Mothers 1971 », de Frank Zappa and The Mothers of Invention. ZAPPA RECORDS/UNIVERSAL MUSIC
Le 10 décembre 1971, au Rainbow Theatre, à Londres, Frank Zappa (1940-1993) et son groupe The Mothers of Invention ont terminé le premier des deux concerts prévus. Un jeune homme monte sur la scène et pousse Zappa, qui tombe dans la fosse d’orchestre. Il n’était pas content de la musique, pensait que Zappa avait fait de l’œil à sa copine. Fin de la tournée européenne et Zappa devra se déplacer en chaise roulante durant près d’un an.
Il vous reste 70.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.